Le sol fertile est l’un des patrimoines les plus précieux de l’agriculteur.
Le sol constitue le premier réservoir de biodiversité. Il permet de fournir naturellement l’eau et les nutriments indispensables à la croissance des plantes. Stockage du carbone, régulation de l’effet de serre, stockage, filtration et restitution de l’eau au profit des ruisseaux et nappes phréatiques, le sol est au cœur de l’équilibre de l’écosystème. Toute recherche d’intensification des fonctionnalités d’un milieu passe prioritairement par un travail sur le sol.
Les principaux axes en matière de préservation du sol
- Protéger la surface du sol
- Enrichir le sol
- Réduire le travail du sol
Des exemples d’actions écologiquement intensives en faveur de la préservation du sol
Implanter des couverts végétaux
Le couvert végétal protège le sol contre l’érosion et le lessivage provoqués par le vent et la pluie. Il évite la compaction du sol sous l’effet des pluies fortes (battance). Couvrant l’espace, il étouffe les mauvaises herbes limitant ensuite le recours à des produits de traitement. Il constitue une protection physique qui limite l’évaporation de l’eau sous l’effet du soleil et du vent. En augmentant la teneur en matière organique du sol, il accroît sa capacité à stocker l’eau.
Utiliser des techniques alternatives
Le labour classique retourne le sol en profondeur (20 à 30 cm). En France, il représente en moyenne 40 % des semis de céréales d’automne et environ 70 % des semis de maïs. Bien que présentant des avantages certains (notamment pour la destruction des adventices), il cède peu à peu la place à des techniques alternatives : les Techniques Sans Labour superficielles (“grattage“ du sol sur une profondeur de 5 à10 cm) ; le Semis Direct (sans aucun travail du sol), le Semis Direct dans les Couverts Végétaux (semis direct sans destruction préalable du couvert végétal de la culture suivante) et le Strip-till (travail du sol sur la ligne de semis seulement, sans toucher aux inter-rangs).
Amender le sol
Amender un sol signifie lui apporter les éléments qui permettront de dynamiser naturellement son activité biologique et sa fertilité. L’amendement se différencie des apports d’engrais artificiels qui compensent momentanément les dysfonctionnements biologiques du sol, sans les rétablir durablement. Les épandages d’effluents d’élevage (fumiers, lisiers), de résidus de cultures rechargent le sol en matière organique. Ils “nourrissent le sol“ alors que les engrais nourrissent les plantes.
Focus sur un exemple concret de solution
Le sol, un capital à mieux à connaître pour mieux le préserver
Terrena propose aux agriculteurs une expertise personnalisée avec accompagnement pluriannuel pour permettre à leur sol d’exprimer tout leur potentiel.
Cet accompagnement porte sur l’évaluation de l’état de fertilité des sols de l’exploitation, l’identification des facteurs perturbant le bon fonctionnement du sol et se traduit par des recommandations
et un plan d’actions.
Ce suivi sur 3 ans vise à identifier et accéder aux niveaux de production conformes au potentiel des sols, à favoriser la restructuration du sol pour :
- limiter l’érosion et conserver la matière organique,
- limiter le lessivage et augmenter la biodiversité par la couverture des sols,
- valoriser l’eau de profondeur et limiter les apports d’eau par irrigation,
- limiter les apports en fertilisants minéraux en améliorant le fonctionnement racinaire,
- limiter au maximum le recours aux intrants non renouvelables et chimiques.
Un agriculteur témoigne de cette solution :
Les gains technico-économiques :
Comment surveiller l’état des sols ?
Avant 2000, il n’existait pas d’outil national pour mesurer la qualité des sols. C’est en 2001 que plusieurs institutions publiques créent le Groupement d’intérêt scientifique des sols (GISSOL).
Ce groupement permet de constituer et de gérer un système d’informations sur le sol, notamment grâce à la mise en place du Réseau de mesures de la qualité des sols (RMQS). Ayant quadrillé le territoire national de carrés de 16 km de côté, des analyses et des observations ont été réalisées sur plus des 2000 sites qui constituent ce réseau.
Pourquoi mesurer le pH des sols ?
Le pH des sols, qui traduit l’acidité des sols, nous renseigne sur la nature des roches sur lesquelles s’est formée le sol.
En fonction du pH du sol, les végétaux et les cultures vont être différentes. Certaines plantes (comme la fougère aigle, le châtaignier, la digitale pourpre, la bruyère et la myrtille) aiment les sols acides (on dit qu’elles sont acidophiles) et d’autres (comme la clématite vigne blanche, la digitale jaune, de nombreuses orchidées françaises, l’hellébore fétide et le géranium sanguin) aiment les sols basiques (on dit qu’elles sont calcicoles).
Quels sont les pH des sols en France ?
Les pH les plus acides se rencontrent sur les sols sableux des Landes de Gascogne et des sols développés dans les grès des Vosges et certaines zones granitiques.
À l’opposé, les sols les plus basiques sont développés sur les grandes régions calcaires ou marneuses du territoire (des pH extrêmes peuvent être trouvés dans les environnements salés comme par exemple la Camargue).
De nombreux sols des grandes plaines cultivées ont des pH neutres à basiques : le pH « naturel » des sols y est très souvent corrigé par l’emploi d’amendements minéraux (chaux par exemple).
Pourquoi mesurer le plomb présent dans les sols ?
Le plomb est naturellement présent dans les sols du fait de sa présence dans les roches.
Mais il peut aussi provenir de contaminations liées aux activités humaines (circulations automobiles, bassins miniers et industriels). Mesurer la teneur de plomb dans les sols permet de se rendre compte de cette contamination due aux activités humaines.
Quel est le taux de plomb dans les sols français ?
Les roches cristallines (granites et schistes), comme dans le Massif central, contiennent du plomb naturellement.
Mais de part les activités humaines, on peut apercevoir des teneurs importantes en plomb autour des grandes agglomérations (Paris, Lille, Strasbourg) liées certainement à la circulation automobile (le plomb était avant ajouté dans les carburants) ou des bassins miniers et industriels (Nord Pas-de-Calais).
Dégradation, contamination, pollution : quelles différences ?
Chaque terme a une définition propre et ne comprend pas les mêmes choses.
« Dégradation » est le terme le plus large pour parler d’atteintes au niveau du sol. On parle de dégradation du sol à partir du moment où le sol est modifié (en général par l’action de l’homme) et qu’il ne peut plus fonctionner normalement vis-à-vis des plantes, des animaux, des transferts d’eau...
Les dégradations du sol peuvent donc être de différentes natures : érosion), tassement du sol, ajout de contaminants, bétonnage du sol, apport de sels (ex : la tempête Xyntia a beaucoup salinisé les sols).
Quand on parle de « contamination » et de « pollution », on parle d'un seul type de dégradation (généralement liée aussi à l'homme) qui concerne l'ajout de substances dans les sols (apport de métaux, de pesticides...).
Cependant, quand il y a contamination, il n’y a pas forcément pollution. Il y a contamination à partir du moment où une substance est présente dans le sol plus que la normale, mais sans qu’il n’y ait forcément de conséquences mesurables et de toxicité vérifiée. On commence à parler de « pollution » quand on dépasse un certain seuil de contamination et que l’on peut mesurer ses conséquences.
Pour en savoir plus :
- découvrez les aventures de Planetman en bande dessinée ;
- consultez la collection d'infographies sur les Objectifs de développement durable (ODD).