Pourquoi la fonte des glaces augmente le niveau de la mer ?

La fonte des glaciers pourrait provoquer une élévation du niveau des mers de plus de deux mètres d'ici la fin du siècle si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas contenues, prévient une nouvelle étude publiée lundi.

Publiée dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS), l'étude internationale indique que la montée des eaux pourrait se faire plus rapidement que ce qui avait déjà été anticipé en raison de la fonte accélérée des calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique.

Dans le pire des scénarios, selon lequel les températures augmenteraient de 5 degrés Celsius d'ici 2100 par rapport à l'ère préindustrielle, le niveau des mers pourrait augmenter de 2,38 mètres.

C'est près du double de ce que prédisaient les experts du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) de l'ONU en 2013 dans leur scénario le plus pessimiste et quatre fois plus que leur scénario le plus optimiste.

Une telle situation serait « catastrophique », avertissent les auteurs de l'étude, qui ont sollicité l'analyse d'une vingtaine d'experts des calottes glaciaires des pôles, basée sur des modèles régionaux et continentaux.

Advenant une montée des eaux d'une ampleur de 2 mètres, environ 1,79 million de kilomètres carrés seraient engloutis par la mer, notamment des régions essentielles à la production alimentaire. C'est l'équivalent de la superficie du Québec.

Cela pourrait forcer le déplacement de 187 millions de personnes, soit environ 2,5 % de la population mondiale actuelle, et conséquemment créer d'importants bouleversements sociaux.

Même si les auteurs reconnaissent que cette probabilité pourrait être faible – environ 5 % –, ils affirment qu'elle ne devrait pas être écartée.

Une « menace existentielle »

Pourquoi la fonte des glaces augmente le niveau de la mer ?

Le réchauffement climatique à l'origine de la fonte des glaces menace plus particulièrement les îles de l'océan Pacifique.

Photo : iStock

Interviewé par CNN, le chercheur principal du rapport, Jonathan Bamber, professeur de géographie physique à l'Université de Bristol, au Royaume-Uni, croit qu'une telle éventualité poserait une « menace existentielle » à des populations insulaires du Pacifique, qui serait en grande partie inhabitable.

Les conséquences ne se limiteraient pas seulement à ces régions.

Des mégalopoles comme New York et Shanghai pourraient elles aussi être submergées, précise le réseau CNN.

« Il suffit de quelque trois, quatre degrés pour passer d'une phase glaciaire à une phase interglaciaire, spécifie Philippe Gachon, professeur d'hydroclimatologie à l’UQAM.

« Le Groenland, qui s'est construit à une période beaucoup plus froide, s'il disparaît, il disparaîtra à jamais. C’est comme l'Antarctique », avertit-il.

« Ça peut également signifier des submersions côtières. Lorsqu’on a des tempêtes, avec un niveau de la mer plus élevé, l'eau rentre plus profondément dans les terres, une érosion plus forte surtout dans des secteurs comme le golfe du Saint-Laurent », où certains endroits sont déjà sensibles à l'érosion, ajoute-t-il.

Une décision collective

Plusieurs études récentes se sont consacrées à la fonte des glaciers et à ses effets sur le niveau des mers.

En mars dernier, un rapport de l'Agence de l'ONU pour l'environnement estimait inévitable la hausse importante des températures dans l'Arctique. Elle aurait des conséquences dramatiques sur la fonte des glaciers de l’Arctique et du Groenland, qui contribueraient au tiers de l’augmentation du niveau de la mer.

Deux mois plus tôt, un rapport du PNAS signalait que la fonte annuelle des glaces en Antarctique était plus rapide que jamais, environ six fois plus qu'il y a 40 ans, ce qui entraîne une hausse de plus en plus importante du niveau des océans.

L'humanité dispose d'une marge de manœuvre assez étroite pour éviter certaines des pires conséquences du réchauffement climatique, comme la montée du niveau des mers, estime Jonathan Bamber.

« Ce que nous décidons de faire collectivement en tant qu'espèce, politiquement, mondialement, au cours de la prochaine décennie va déterminer l'avenir des prochaines générations en ce qui concerne l'habitabilité de la planète et l'environnement dans lequel elles vivent. »

Les scientifiques croient toutefois qu'il est encore temps d'éviter le pire si les émissions mondiales de gaz à effet de serre sont fortement réduites au cours des prochaines décennies.

Pour bien comprendre, il faut distinguer la banquise de la calotte glaciaire. La banquise, c’est de la glace formée par le gel de l’eau de mer en hiver, ce sont les icebergs qui flottent sur les océans et la banquise arctique au pôle nord ; La calotte glaciaire c’est la glace continentale, c’est-à-dire les glaciers, la calotte polaire antarctique, qui sont extérieurs à l’océan ; 

Une expérience très intéressante a été menée par l’émission « On n’est pas que des Cobayes » il y a quelques  années sur France 5 ; l’idée c’était de voir la différence entre fonte de la banquise et fonte de la calotte glaciaire sur le niveau des eaux. Suivant les conseils d’une paléoclimatologue, Valérie Masson-Delmotte, ils ont commandé deux énormes blocs de glace de 150kg chacun qu’ils ont fait fondre au chalumeau. L’un de ces blocs, placé directement dans l’eau représentait la banquise. L’autre, posé sur des parpaings, faisait office de calotte glacière.

Verdict : quand le pain de glace banquise fond, le niveau d’eau dans le bac ne change pas, en revanche, quand le glaçon géant posé au-dessus de l’eau fond, le niveau monte. Pourquoi ?

La banquise est déjà dans l’eau, quand elle fond cela ne change rien au niveau des mers. Mais les glaciers, les calottes polaires, sont composés d’eau qui s’est solidifiée en dehors des océans. Donc quand ils fondent, cela fait directement monter les eaux. Si toute la glace de l’antarctique et du Groenland fondait, selon les experts cela augmenterai le niveau des mers de 70 mètres ! Mais si tous les icebergs et la banquise se liquéfiaient, cela ne changerait pas le niveau des eaux.

La montée des eaux dans les mers et les océans, qui est flagrante depuis une vingtaine d’années, ce qui est constaté par les scientifiques et directement imputé au changement climatique, cette montée des eau n’est pas due qu’à la fonte des glaces continentales mais aussi à la dilatation de l’eau. C’est un mécanisme chimique dont l’effet est que l’eau prend plus de place quand elle se réchauffe.

Cette rubrique est réalisée en partenariat avec Cap sciences et curieux.live

Est

Non, le niveau de la mer ne monte pas à cause de la fonte de la banquise. Le réchauffement planétaire contribue à l'élévation du niveau des mers quand les glaces des pôles fondent. Mais ce n'est pas la banquise qui, en fondant, fait monter le niveau de l'eau. Ce sont les glaciers formés d'eau douce.

Est

Eh bien la banquise, c'est de la glace de mer qui flotte sur l'océan. Le volume qu'elle occupe est exactement le même qu'elle soit glacée ou liquide. Sa disparition est un indicateur important du réchauffement climatique global. Mais la fonte de la banquise n'intervient pas dans l'élévation du niveau des océans.

Qu'est

Par action de la chaleur, les glaces continentales (accumulation de neige, glaciers, calottes polaires) ne cessent de fondre. Ce surplus d'eau en provenance du continent se transfert dans l'Océan, entraînant une augmentation de son niveau.

Quel est l'impact de la fonte des glaces ?

Avec pour conséquences la perte d'habitat pour de nombreux animaux et populations locales mais aussi la modification des courants océaniques et l'élévation du niveau des mers qui laisse planer un risque d'inondations dans bien d'autres régions du monde.