Quelles sont les frontières de l'emploi

Marché de l'emploi

Par Flavien Chantrel | Publié le 05/09/2008 - Mis à jour le 05/02/2015

L'enquête 2007 de l'Insee sur le chômage et l'inactivité révèle des disparités avec les chiffres du BIT. Différence qui s'explique par une frontière floue entre chômage, inactivité et sous-emploi.

L'Insee vient de publier une enquête sur le chômage et l'inactivité en 2007. Elle a pour but de déceler les différences entre les chiffres publiés par le Bureau International du Travail (BIT) et la réalité de l'emploi. Deux principaux points ressortent de cette étude.

Sur les 23,8 millions de personnes qui sont au chômage ou inactives, 2,9 millions souhaitent travailler (dont 2,1 sont au chômage). Près de 800.000 personnes souhaitent donc travailler mais ne sont pas considérées comme étant au chômage. 40% de ces inactifs qui souhaitent travailler sont disponibles immédiatement. Dans la plupart des cas, ces personnes qui veulent travailler en sont empêchées pour des raisons familiales (garde d'enfants notamment), à cause de problèmes de santé ou parce qu'elles terminent leurs études ou leur formation.

> Le sous-emploi sous-estimé

Autre fait mis en lumière dans l'étude de l'Insee, le sous-emploi lié à la durée du travail. En effet, selon le BIT une personne occupe un emploi dès lors qu'elle travaille plus d'une heure pendant la semaine de référence. Le sous-emploi mesure donc le nombre de personnes à temps partiel qui souhaiteraient travailler plus d'heures et qui sont prêtes à le faire. Plus de 1,4 millions de personnes seraient dans cette situation, soit 5,5% des personnes qui ont un emploi. 60% d'entre eux souhaitent travailler plus dans le cadre de leur emploi actuel. 40% souhaitent faire plus d'heures en changeant d'emploi ou en exerçant une activité complémentaire. Les personnes occupant un emploi à temps plein sont aussi concernées : elles sont 1,6 millions à souhaiter en changer ou trouver une activité complémentaire. Les raisons invoquées sont la progression vers un poste plus intéressant et gagner plus d'argent (personnes en CDI) ou la peur de perdre leur emploi actuel (personnes en CDD ou en mission d'interim).

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Revue futuribles n° 193

Économie, emploi - Entreprises, travail

D. Kaisergruber, se fondant sur une enquête menée dans six pays européens auprès d'une soixantaine d'entreprises, montre que de nouvelles formes d'organisation et d'emploi sont en train d'émerger et qu'elles remettent radicalement en cause la conception du travail depuis le XIXe siècle... En particulier, dit l'auteur, "les frontières de l'entreprise se brouillent : la distinction entre l'intérieur et l'extérieur du périmètre de l'entreprise", entre flexibilité interne et externe n'a plus grand sens à mesure que de nouvelles configurations se développent, privilégiant le partenariat plutôt que le salariat.
La définition même du travail se modifie dès lors que les entreprises se reconfigurent, passant d'une structure pyramidale à une organisation en réseau au sein de laquelle les liens hiérarchiques se distendent tandis que s'instaurent des coopérations techniques plus fortes. Le travail tend alors à s'organiser (statuts, horaires, rémunérations... ) suivant des modalités fort différentes dictées davantage par les impératifs de la compétitivité que par ceux du droit social. Bref, les actifs gagnent en indépendance ce qu'ils perdent en protection ! La question étant évidemment de savoir s'ils sont formés de manière adéquate pour s'intégrer équitablement comme entrepreneurs plutôt que comme salariés ?

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